Description clinique du syndrome de sensibilité multiple aux produits chimiques

L’intolérance aux produits chimiques est décrite aux Etats-Unis sous le terme de « Toxicant-Induced Loss of Tolerance » (TILT) ou « perte de tolérance induite par les produits chimiques ». Comme pour le SICEM, ce syndrome devrait entrer dans le cadre des intolérances environnementales idiopathiques » de l’OMS. Cependant l’usage prévaut de dénommer ce type d’intolérance « multiple chemical sensitivity » (MCS) ou « sensibilité multiple aux produits chimiques », ce qui revient à confondre l’intolérance induite par les produits chimiques avec la survenue d’une hypersensibilité.

La sensibilité multiple aux produits chimiques (MCS) a été décrite sous la forme d’un syndrome pour la première fois en 1950 par l’allergologue américain Theron G. Randolph. Ce syndrome est maintenant reconnu en tant qu’affectation invalidante en Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada. Celle-ci est reconnue par l’OMS dans la classification internationale des maladies (CIM-10 ou ICD-10) sous le code T78.4 : « autre allergie, non précisée ». En fait, comme pour l’électrohypersensibilité, ce n’est probablement pas d’allergie au sens biologique du terme qu’il s’agit, mais, en raison de découvertes récentes, de « pseudoallergie », autrement dit d’inflammation d’origine non pas immuno-allergique, mais chimique. En outre, comme pour le SICEM, il convient en effet de distinguer l’intolérance proprement dite de la susceptibilité et de l’hypersensibilité.

    1. Description symptomatique

    L’affection est caractérisée par un ensemble de symptômes cliniques dont certains sont identiques à ceux décrits pour le SICEM et l’électrohypersensibilité, et d’autres différents et donc plus spécifiques.

    Cette affection évolue de façon analogue au SICEM en trois phases :

    • Une première phase d’induction de l’affection caractérisée par un épisode toxique aigu ou subaigu lié à l’exposition à un ou plusieurs produit(s) chimique(s) particulier(s).
    • Une deuxième phase d’état, dite de constitution de l’affection, autrement dit de déclenchement du processus clinico-biologique d’hypersensibilité pour des expositions à de très faibles concentrations et cela pour de multiples produits chimiques.
    • Enfin une troisième phase évolutive, marquée par la survenue de complications qui en l’absence de traitement précoce et de mesures préventives, à la différence de l’électrohypersensibilité sont ici dominées par l’apparition d’une maladie auto-immune ou neuroendocrine, ou éventuellement d’un cancer (lymphome non Hodgkinien).

    Le tableau symptomatique est alors relativement stéréotypé :

    1. Lors de la phase d’induction, une fois l’épisode de toxicité aigüe ou subaigüe survenu, les premières manifestations consistent en l’apparition d’une intolérance à certaines odeurs, sous la forme de nausées, maux de tête, douleurs nasales et/ou oculaires, avec sécheresse conjonctivale ou à l’inverse larmoiements déclenchés à chaque fois que le sujet est exposé à un ou plusieurs produits chimiques. A ce stade il peut exister une hyperosmie, rendant compte du fait que le malade est très sensible aux odeurs et déclenche ses symptômes en leur présence. Mais ces derniers peuvent survenir apparemment sans qu’ils soient nécessairement associés à la perception d’une odeur, ce qui explique que la dénomination de « syndrome d’intolérance aux odeurs », telle qu’elle a été formulée en France sans tenir compte de la description internationale du MCS est impropre. A noter aussi, comme nous l’avons montré, qu’une telle intolérance aux produits chimiques est très souvent associée au SICEM et qu’à elle seule, l’hyperosmie ne constitue pas un critère suffisant pour porter le diagnostic de MCS.

    Car et c’est là un point fondamental, le diagnostic de MCS repose en réalité sur l’existence d’épisodes aigus ou subaigus d’inflammation des voies aérodigestives supérieures, manifestés par la survenue de sinusites à répétition, de dysesthésies buccopharyngolaryngées, de brûlures œsophagiennes, et/ou des voies respiratoires avec alors la possibilité de bronchospasmes (ce qui peut alors évoquer une crise d’asthme).

    En outre l’existence de troubles oculaires, surtout d’un œdème du visage et de lésions d’urticaire prurigineux sont possibles, à chaque fois que le sujet est exposé aux produits chimiques, alors que comme dans le SICEM peuvent survenir, des céphalées, faux vertiges et myalgies. Ainsi le tableau clinique réalisé a-t-il des points communs avec le SICEM pour certains symptômes, mais s’en distingue-t-il pour d’autres.

     

    2. En fait, lors de la phase d’état, on assiste au passage à la chronicité de l’affection, et au développement à proprement parler de l’état d’hypersensibilité aux produits chimiques, les symptômes précédents survenant de façon plus ou moins sévère à chaque fois que le malade est exposé à l’un ou l’autre des multiples produits chimiques de son environnement, et cela pour des concentrations de plus en plus faibles. Puis le tableau clinique se complète alors sous la forme de troubles cognitifs faits de déficits de l’attention et de la concentration, et d’une perte de mémoire immédiate comme dans le SICEM. Alors qu’apparait également comme dans le SICEM, la triade symptomatique constituée d’insomnie, de fatigue chronique et de tendance dépressive, l’ensemble étant alors très proche de l’intolérance aux CEM et par conséquent là aussi pouvant faire évoquer à tort une affection psychiatrique.

     

    3. Quant à la phase évolutive, celle-ci est marquée soit par la régression partielle ou complète des symptômes grâce aux mesures de précaution et au traitement soit par la chronicité, l’hypersensibilité aux produits chimiques rétrocédant difficilement malgré les précautions et le traitement ; soit encore, bien que plus rarement par la survenue de complications à type d’affections autoimmunes, telles un lupus erythémateux ou une sclérodermie, d’affection neuroendocrine en particulier thyroïdienne, ou de lymphomes non hodgkiniens, voire de certains autres types de cancer.

    En fait, la complication la plus fréquente s’inscrivant dans la chronicité est la survenue d’une électrohypersensibilité associée à la persistance de l’hypersensibilité aux produits chimiques multiples avec les conséquences sociales délétères que cette double hypersensibilité implique. Notons toutefois que grâce au traitement et au sevrage précoce, nous avons pu observer plusieurs cas de guérison complète.

      2. Substances chimiques en cause

      Quels sont les produits en cause ? La liste ne peut être exhaustive, mais la très grande majorité des substances incriminées sont des produits chimiques artificiels mis sur le marché.

      Du point de vue des malades, ce sont les parfums, les produits de nettoyage tels que les désinfectants (lessives et eau de javel), les insecticides, la fumée de tabac, les gaz d’échappement des voitures, les goudrons frais, les encres (la lecture de journaux et livres peut devenir impossible), les peintures et solvants, les aménagements intérieurs neufs, tels que moquette, rideaux de douche en plastique souple, habitacle de voiture, etc…

      Du point de vue scientifique, outre les composants des produits précédents, citons les pesticides organochlorés, les solvants organiques, les composés organiques volatiles (COV).

      De façon à rationnaliser l’interrogatoire, nous avons mis au point un questionnaire spécifique, dérivé du questionnaire américain QEESI (« The Quick Environmental Exposure and Sensitivity Inventory »), que nous avons modifié en fonction de l’expérience acquise.

        15 pourcent de réduction sur Immun'Age

        Après plusieurs mois de négociation avec Osato Distribution, nous avons obtenu un code permettant l'obtention de 15% de réduction sur tous vos achats sur https//immunage.fr

        Le code promo à utiliser pour cette réduction est le suivant: ARTAC15
        Avec le lien direct suivant, le code s’applique automatiquement lors de la page de paiement: https://immunage.fr/discount/ARTAC15

          Pour soutenir la recherche