Formes familiales d’EHS et de MCS

Le plus souvent, l’hypersensibilité aux CEM et aux produits chimiques est acquise, sporadique, c'est-à-dire sans qu’aucun facteur héréditaire puisse être mis en évidence, l’hypersensibilité résultant d’une exposition aigue, subaigüe ou chronique.

A cela s’ajoute le fait qu’à l’origine de cette acquisition, des phénomènes de synergie sont possibles, telle la potentialisation de l’effet des CEM par certains métaux lourds ou dits lourds, dont le fer, le mercure, le plomb, l’étain, l’or et le titane, qui agissant par eux-mêmes ajoutent leur propre toxicité à celle des CEM. Il s’agit ici d’une potentialisation biologique au niveau de la barrière hématoencéphalique et de la barrière intestinale. Ou vice versa, la potentialisation de l’effet de ces métaux lourds ou «dits lourds» par les CEM en raison de l’effet « antenne » lié à ces métaux. Il s’agit ici d’une potentialisation physique, en raison de l’apparition de courants galvaniques, par exemple en bouche, en cas d’amalgames dentaires métalliques. Ainsi de tels phénomènes de potentialisation sont-ils capables d’augmenter les effets d’intolérance induits par l’un et l’autre type de ces agents et même de contribuer à la genèse de l’hypersensibilité par le biais de mécanismes épigénétiques. Il convient donc chez ces malades de supprimer tout port de lunettes métalliques, de bijoux en or ou en autre métal et tout amalgame dentaire métallique. Mais une susceptibilité génétique liée au polymorphisme génétique interindividuel est très probablement aussi en cause impliquant que certains sujets soient plus susceptibles que d’autres aux CEM et/ou aux produits chimiques et donc puissent être atteints d’EHS et/ou de MCS plus facilement. En fait il existe tous les degrés possibles de susceptibilité de ce type : de l’absence de susceptibilité (cas le plus fréquent) à une susceptibilité héréditaire (ne dépassant pas 3% des cas dans notre série). Ainsi existe-t-il des formes familiales d’EHS et de MCS, où vivant dans des environnements différents – ce qui écarte la possibilité de cause environnementale acquise commune – les sujets d’une même famille sont atteints de MCS et/ou d’EHS. Plusieurs gènes héréditaires de susceptibilité génétique ont déjà été caractérisés pour le MCS. Concernant les malades porteurs d’EHS, la notion d’intolérance aux CEM dès la petite enfance, y compris parfois à la lumière du soleil peut être retrouvée chez certains d’entre eux. Nos recherches dans ce domaine sont en cours, ayant pour hypothèse l’existence de magnétosomes en plus grand nombre dans le cerveau et les enveloppes méningées chez les malades génétiquement susceptibles et donc plus enclins que d’autres à devenir électrohypersensibles.

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