Critères diagnostiques du SICEM

Comment poser le diagnostic de SICEM, autrement dit sur quels critères diagnostics reconnaître l’affection ?

En présence de malades se réclamant d’électrohypersensibilité, le médecin se doit d’agir par une écoute attentive, sans a priori ni préjugé de ce qui lui est exposé, en sachant ne pas systématiquement mettre en doute les propos qui lui sont tenus, même s’ils apparaissent de prime abord irréalistes ou même surréalistes. L’essentiel est en effet de tenter de rétablir la situation dans laquelle se trouve ou se trouvait le malade au moment des faits, en particulier les circonstances d’apparition des symptômes tout en tenant compte du fait que certains malades, sous l’effet des CEM, présentent souvent des troubles cognitifs, et même parfois des troubles du comportement à type d’émotion, de nervosité, voir d’irritabilité. Tenter de comprendre le malade et sa maladie s’avère être une priorité. Le médecin devra donc ne pas systématiquement réfuter la réalité des CEM dans l’apparition des symptômes grâce à un interrogatoire approfondi et précis, épaulé par un examen somatique rigoureux et complet, y compris neurologique ; par la réalisation des tests biologiques et d’imagerie médicale habituels (scanner ou IRM cérébrale, echodoppler carotidien et si besoin angioscanner) pour éliminer une pathologie organique connue, mais sans se laisser abuser par la normalité habituelle de ces investigations.

Car la normalité des examens d’imagerie cérébrale est en réalité un signe cardinal de l’affection en faveur de son diagnostic tout au moins avant que celle-ci ne se complique.

Ainsi retiendra-t-on en tant qu’éléments ou critères de diagnostic de l’affection :

    1. Au plan clinique

      1. Les liens chronologiques de survenue des symptômes fonctionnels, en d’autres termes leur apparition et régression selon qu’il y a ou non une exposition à des sources électromagnétiques. Cette recherche est parfois difficile, d’où la nécessité d’un interrogatoire minutieux.
      2. La notion d'antécédents d’exposition prolongée à de telles sources (plusieurs heures par jour pendant plusieurs années), que ces sources concernent les radiofréquences ou hyperfréquences (téléphone portable, DECT, appareils de géolocalisation, etc.…) ou les basses ou extrêmement basses fréquences (lignes à hautes ou très hautes tensions, transformateurs électriques, appareils ménagers, etc.…).
      3. La complétude progressive du tableau clinique par l’assemblage des symptômes tels que précédemment décrits, y compris la mise en évidence des éventuels signes d’examen clinique (érythèmes, lésions articulaires, stigmates d’ictus paralytique, signe de Romberg, etc.…).
      4. L’existence de nombreux alliages dentaires métalliques, ou de prothèses métalliques pouvant faire « antenne » et donc favoriser la survenue des symptômes cliniques.
      5. L’existence éventuelle d’antécédents familiaux d’électrohypersensibilité ou de maladie d’Alzheimer.
      6. L’existence éventuelle d’une intolérance aux odeurs de produits chimiques ou d’autres symptômes cliniques évocateurs d’un MCS ou d’un début de MCS associé.
      7. La normalité des examens d’imagerie médicale habituels (scanner, et/ou IRM cérébrale, echodoppler carotidien).
      8. Surtout l’absence d’une autre pathologie qui pourrait expliquer la symptomatologie observée : crises de migraine, otites, neuropathie dégénérative, hépatite virale, cancer, dermatose, polyarthrite, arthrose, affection psychiatrique, etc.…)

      Ainsi dans une première étape, c’est essentiellement un diagnostic d’élimination qu’il convient de poser, avant d’envisager dans une seconde étape le diagnostic positif de l’affection au plan biologique.

        2. Au plan biologique

          Le diagnostic repose sur les éléments objectifs suivants :

          1. La mise en évidence d’une hypoperfusion cérébrale à l’echodoppler cérébral analysant la vélocité du flux sanguin dans l’artère cérébrale moyenne et la confirmation de la diminution du flux sanguin cérébral en particulier dans les régions correspondant au système limbique et/ou au thalamus par la réalisation d’un echodoppler cérébral pulsé (encephaloscan) axé sur les lobes temporaux étudiés en coupe frontale.

            echodoppler cérébral analysant la vélocité du flux sanguin dans l’artère cérébrale moyenne

            2. La mise en évidence des anomalies biologiques précédemment individualisée. Dans le sang : augmentation de l’histamine, des Hsp27 et/ou Hsp70 et de la protéine S100B ; présence d’anticorps anti-O-myéline ; effondrement de la vitamine D ; abaissement des défenses antioxydantes en particulier manifestées par l’augmentation du taux de la nitrotyrosamine dans le sang. Dans les urines de 24 heures : baisse de la mélatonine

            3. Dans les cas difficiles, réalisation de tests de provocation dans des conditions standardisées.

            4. Dans tous les cas, réalisation d’un test thérapeutique et/ou de sevrage électromagnétique.

            Ainsi en utilisant une telle approche méthodique a-t-on été amené à éliminer 5 à 10% des malades venus consulter pour des symptômes qu’ils rapportaient à une EHS, et qui en réalité relevaient d’une affection autre qu’un SICEM (voir le diagnostic différentiel).

              Pour soutenir la recherche

              Description de l'encephaloscan

                Technique de sondage

                  Zones explorées

                    Résultat médian obtenu

                      Comparaison avec des sujets témoins